Temps de cochon pour le porc français
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
L'érosion de la production française de porc entamée au début des années 2000 se poursuit. Elle a encore diminué de 1,5 % en 2013 et de 7 % en dix ans, s'établissant à 2,2 Mtec/an. « L'élevage se restructure, mais pas aussi vite qu'on ne l'imagine », souligne en parallèle l'Ifip, l'Institut français du porc, les fermes dites « modernes », supérieures à 3 000 porcs, ne représentant que 12 à 15 % de l'offre en 2010. Quant aux élevages de « basse-cour », comprenant moins de 50 porcs, ils sont tout de même passés en dix ans de 70 % à un tiers de l'offre !
Côté consommation, l'Ifip annonce des achats de jambon en baisse de 0,4 % et de porc frais de 0,2 % en 2013. En revanche, la saucisse fraîche enregistre une hausse des volumes vendus de 4,5 % et de charcuterie de 1,1 %, malgré une nette augmentation des prix pour ces catégories de produits. Ainsi, la hausse de la consommation de charcuteries en 2013 a été portée particulièrement par les seniors (26,2 kg contre 25,4 kg en 2012), les couples et foyers de petite taille (33,1 kg contre 32,5 kg en 2012). En dix ans, les importations de porc, en provenance à 52 % d'Espagne et à 19 % d'Allemagne, ont augmenté de 18 %. Mais l'export aussi. « La Chine fait son marché dans le monde », constate l'Ifip, et de plus en plus, puisqu'elle a importé près de 800 000 tec en 2013, contre quatre fois moins, dix ans auparavant. 9 % de l'export français de porc est allé vers la Chine en 2013, mais ce chiffre pourrait encore augmenter avec l'ouverture officielle du marché chinois, le 27 mars dernier à la charcuterie française. Mi-juin, trois entreprises françaises avaient déjà obtenu leur agrément sanitaire pour exporter leurs charcuteries en Chine.
Les perspectives sont moins réjouissantes du côté de la Russie, qui a tout de même représenté 9 % des exportations françaises de porc en 2013. Ce sera moins en 2014 avec l'embargo que Moscou a décidé de mener sur le porc européen depuis le début de l'année en réaction à la découverte de cas de fièvre porcine africaine sur des sangliers en Lituanie. Au premier trimestre, les exportations européennes de porc vers la Russie avaient déjà chuté de 57 % par rapport au premier trimestre 2013.
Renaud Fourreaux
Pour accéder à l'ensembles nos offres :